Écologie et environnement

Cette rubrique associe des considérations sur les changements écologiques avec les effets produits sur la neige, la montagne, plus particulièrement dans la région du Mont-Blanc.

L’alerte d’Aurélien Barrault

On peine à croire les chiffres annoncés par Aurélien Barrault, tant ils sont impressionnants. Pourtant, il y peu de chance qu’il soient mensongers. La mort des animaux due à la prédation industrielle, la disparition des espaces naturels (écologiquement en équilibre), le réchauffement du climat, la pollution, tout est démesuré.


La faune de Chamonix

À Chamonix vit en altitude une faune « venue du froid » , c’est-à-dire qui a évolué durant des périodes froides et que le réchauffement a poussée vers les hauteurs alpines.

Film de Daniel Rodrigues : « Origines – La Faune venue du froid »
https://vimeo.com/252468098
Code : Chamonix


Neige et réchauffement

Sous l’effet du réchauffement, l’enneigement en montagne diminue progressivement. Cela concerne aussi bien l’épaisseur de neige que l’étendue des surfaces enneigées et la durée de persistance du manteau neigeux.

Les régions de montagne sont plus touchées que les plaines par le changement climatique, car l’élévation de température relative y est plus forte. Or, comme chacun le sait, quand les températures sont plus élevées, au lieu de neiger il pleut et, s’il pleut, … il ne neige pas !

Le phénomène est très sensible à moyenne altitude (entre 1 200 m et 2 000 m). Par exemple, au Col de Porte, à 1 325 m d’altitude dans le massif de la Chartreuse, sur vingt ans (entre 1990-2019) l’enneigement a perdu près de 40 cm d’épaisseur et la température hivernale a augmentée de 1°C. À plus haute altitude (au-dessus de 2 500 m), les températures restant négatives en hiver, la perte en quantité est moindre, mais la durée durant laquelle la neige est présente dans l’année diminue.

Les projections de Météo France indiquent :
« À l’horizon 2050, et ce quel que soit le scénario de concentrations en gaz à effet de serre, les projections indiquent une réduction de la durée d’enneigement de plusieurs semaines et de l’épaisseur moyenne hivernale de 10 à 40 %, en moyenne montagne. En cas de fortes émissions, la réduction de l’épaisseur moyenne hivernale pourrait atteindre 80 à 90 %, avec une durée d’enneigement très limitée et un manteau neigeux régulièrement inexistant en moyenne montagne ».

(Source : https://meteofrance.com/changement-climatique/observer/changement-climatique-et-enneigement)

On notera également que le risque d’avalanches change. Le nombre d’avalanches de neige poudreuse diminue et celui des avalanches de neige humide augmente.


Les changements climatiques au Mont-Blanc

L’équipe scientifique du projet AdaPT Mont-Blanc a élaboré des scénarios climatiques que nous résumons ici.

Les changements observés

Où en est-on pour la décennie 2020 dans l’Espace Mont-Blanc ? Depuis la fin des années 1980, on a constaté trois phénomènes :

  • Les températures annuelles moyennes ont augmenté de 0,8° à 2°. La hausse des températures ayant lieu surtout au printemps et en été. 
  • Les précipitations annuelles n’ont pas changé.
  • La fréquence des journées caniculaires a augmenté.

Les prévisions envisagées

On prévoit la poursuite de l’augmentation des températures annuelles avec un réchauffement attendu de 1 à 2 °C d’ici 2035, par rapport à la moyenne 1980-2010.

Le réchauffement pendant l’hiver (décembre à février) sera d’environ 1 °C et de 1,5 à 2 °C en moyenne en été. Pour 2050, on s’attend à un réchauffement d’entre 2 et 3 °C, toujours plus marqué pendant la saison estivale. En été, l’isotherme 0°C remonte de 300 m de dénivelée, passant de 3 800 m aujourd’hui pendant la saison estivale à 4 100 m en 2050. D’ici la fin du 21e siècle, un réchauffement de 3 à 6 °C est prévu, selon le scénario d’émission. 

Concernant les précipitations annuelles, il y a une incertitude. Dans un premier temps, les précipitations hivernales vont augmenter (5/15 %) mais la quantité totale ne devrait pas changer par rapport à la moyenne 1980-2010.

Vers 2035, les précipitations estivales devraient diminuer de 5 à 10 %. À ce moment, la conjonction de températures plus élevées et de précipitations réduites entraînera des risques de sécheresse pendant l’été.

Conclusion

Le réchauffement de la température et la modification du régime des précipitations sont maintenant certains. Il reste à s’y adapter à et à endiguer leurs effets.


L’océan loin de la montagne ?

Mers et océans son loin des montagnes mais ils jouent un rôle dans la régulation du climat en atténuant le réchauffement qui affecte nos montagnes.

En absorbant une part importante de nos émissions de carbone, et la grande majorité de l’énergie en excès dans le système climatique, l’océan modère la vitesse à laquelle le changement climatique se développe.

Cette absorption du carbone et le stockage de chaleur a des répercussions sur l’état des eaux océaniques et en conséquence sur les écosystèmes marins.  

On peut lister quelques unes des manifestations du changement climatique dans l’océan : acidification de l’océan, augmentation des températures, augmentation de la fréquence des vagues de chaleur océaniques, modification de la circulation de l’eau et des quantités d’éléments nutritifs disponibles pour le plancton, baisse de la teneur en oxygène de l’eau de mer.

Les impacts de ces modifications sur la distribution des espèces et le fonctionnement des écosystèmes marins sont mis en évidence dans de nombreuses régions de l’océan mondial. Les projections climatiques montrent que ces impacts sur les écosystèmes océaniques pourraient être de plus en plus prégnants au cours du XXIème siècle en fonction des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre.


Le lièvre variable


Station de ski et environnement

Les stations de ski, par la voix de leur syndicat Domaines Skiables de France ont écrit une feuille de route environnementale. Le syndicat des exploitants de domaines skiables a annoncé, lors de son congrès annuel, vouloir atteindre la neutralité carbone en 2037.

Mountain Wilderness a suite à cela décidé de dialoguer avec le syndicat, espérant une transition vers un tourisme en montagne plus responsable. Dans sa lettre  Mountain Wilderness pointe que le facteur principal d’émission de C02 des stations vient des transports et, en second lieu, de l’hébergement (construction et chauffage). 

L’association souhaite travailler avec le président du syndicat des exploitants de domaines skiables à une réflexion sur les stations prenant en compte l’ensemble des problèmes. L’enjeu note Mountain Wilderness  » dépasse le seul objectif de faire du ski une activité durable « .


Votre Pays, si vous le souhaitez.