Test fixation Xenic 10

La fixation Xenic 10 de la marque suisse Fritchi a été montée sur des skis Tour 88 de Dynafit qui sont d’excellents skis de montagne de 88 mm au patin. J’utilise des chaussures Scarpa F1.

Caractéristiques de la Xenic 10

Poids par unité selon le constructeur, 280 grammes, mais 315 grammes sur ma balance et avec le stop-skis nous avons 330 grammes visserie comprise.

La Xenic a été commercialisée la saison 2019/20. Il s’agit ici de la version 2020/21 qui a gommé les petits défauts de la version précédente, principalement dus à des frottements.

La butée

La butée a un mécanisme classique, mais permet un petit déplacement latéral élastique pour éviter de déchausser trop tôt en cas de choc. Un test réalisé en atelier montre que ce déplacement latéral est minime (2mm) et assez dur, ce qui est voulu, car il est destiné à encaisser les chocs latéraux sans déchaussage. Il n’y a pas de réglage sur la butée.

La talonnière

Sur la talonnière, les tiges sont indépendantes (pas formées d’un U) et elles tournent sur elles-mêmes, ce qui facilite l’enclenchement et permet une valeur de libération assez précise. Il y a deux déclenchements indépendants, un en rotation et l’autre en frontal, réglables chacun de 4 à 10.

En latéral, il y a une élasticité dans le pivotement avant le déchaussage. En frontal, c’est tout ou rien. Testé en atelier et sur le terrain, le déclenchement frontal m’a paru excessivement dur. J’ai donc diminué le réglage de 2 graduations, compte tenu de l’utilisation de chaussures assez souples (Scarpa F1).

Point important, la talonnière offre 10 mm de compensation de longueur grâce à un ressort, ce qui ajouté au 1 mm d’espace entre la talonnière et le talon de la chaussure donne une bonne marge de sécurité par rapport à la flexion du ski.

Couteaux

La fixation est compatibles avec les couteaux Dynafit, ce qui peut éviter, pour ceux qui en ont déjà, d’en acheter de nouveaux.

Delta

La différence de hauteur entre butée et talonnière (dit delta) est d’environ 14 mm, soit un angle delta correspondant de 2 °40′ pour une longueur de chaussure de 30 cm.

Utilisation

La manœuvre d’enclenchement de la butée demande de ne pas appuyer trop vite sur la pédale de verrouillage. Si on suit cette procédure, le chaussage est facile. Pour le talon c’est classique, il suffit d’appuyer et les tiges (pins) se placent dans les inserts de la chaussure, ce qui remonte les stop-skis en même temps.

Pour la montée, il faut faire pivoter la talonnière de 180 ° en utilisant la cale de montée pour avoir une meilleure prise. Pas de difficulté, ça tourne facilement.

Test

Test en montée

Le mouvement en montée est sans problème. Dans les dévers accentués, ça ne vrille pas sous le pied. Si le ski a une bonne rigidité latérale, l’ensemble tient bien.

Il y a une seule cale de montée, assez large, ajoutant 44 mm sous le talon. Elle se positionne très facilement avec le bâton. Personnellement, j’aime bien la simplicité du dispositif et sa stabilité.

Test en descente

En descente, on ne sent aucun jeu, la fixation est assez rigide et le transfert des forces est bon et précis.

Comme mentionné plus haut, j’ai testé le déclenchement en situation. J’ai fait une chute par choc frontal contre un bloc de glace caché dans la poudreuse, ce qui occasionné un 180° complet. La talonnière n’a pas déclenché. J’ai donc diminué la force de réglage. C’est dû, en partie, à la souplesse des chaussures qui se sont déformées et ont amorti le choc.

Prix

Prix conseillé : 330 euros, mais pour ce prix la Xenic est livrée sans freins, ni lanière, ni couteaux.

Conclusion

La Xenic 10 réalise un bon compromis poids/sécurité. Il existe des modèles de fixations plus sécurisées (voir l’article Fixations de skis de randonné et sécurité), mais qui sont plus lourdes et s’éloignent du style « low tech ». Avec la Xenix, on a un intermédiaire intéressant.